PLESNOIS
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Le blason
Les armoiries sont d’azur et d’or avec deux bars adossés accompagnés de quatre roses.
Les deux bars sont les armes du duché de Bar dont relevait Plesnois (prévôté de Briey).
Les roses rappellent l’abbaye de Saint Pierremont, située à Avril en Meurthe et Moselle, qui possédait la seigneurie.
Témoignage de Raymond Guedra
Au XVIIIème siècle
Au XVIIIème siècle, Plesnois dépendait de la Commune de Norroy le Veneur. C’est dans les années 1840 que Plesnois devint autonome, créa sa propre commune, élit son conseil municipal et posséda son maire. A cette époque, le village comptait 180 âmes. Petit village blotti dans l’ombre de ses forêts, paisible et tranquille, il était presque inconnu dans la région.
L’école, une classe unique, se trouvait dans la maison de service de l’instituteur, avec une salle d’environ 40 m². Elle accueillait une trentaine d’enfants. A cette époque, les familles étaient en majorité nombreuses, avec 4, 5, 6 enfants et plus. C’est seulement vers 1900 que les élus ont décidé de construire un bâtiment scolaire attenant à la maison de service, qui existe toujours aujourd’hui, devenu la salle de délibération du conseil municipal et salle de mariages.
Le principal revenu des habitants provenait du travail de la terre. La principale culture était la vigne, quoi qu’on dise. S’ajoutaient les cultures maraîchères et les arbres fruitiers (mirabelles, cerises, pommes, poires et surtout les noix). On aurait pu croire que le nom de Plesnois provenait des nombreux et immenses noyers qui se trouvaient sur le ban communal – plein de noix -, mais pas du tout…
Les conditions de vie
Les routes existantes étaient en grande partie des chemins empierrés par les habitants, obligés de réaliser les corvées obligatoires. Les uns transportaient la pierre à l’aide de tombereaux, sorte de charrettes tirées par leurs chevaux. Pendant ce temps, les autres cassaient la pierre dans les carrières situées dans le bois au lieu-dit le Rouamont. On peut encore retrouver ces chemins empierrés en montant vers la ferme Schuster, dit le chemin du Rouamont.
A cette époque, ces réseaux de voiries suffisaient car les transports étaient peu nombreux, se faisant en charrettes tirées par des chevaux ou encore avec des vélos grossiers à pignon fixe, éclairés la nuit par les moyens existants, c’est-à-dire la lampe à carbure. Mais c’était surtout la marche à pied qui prévalait.
Il faut aussi savoir que les habitants vivaient modestement, s’éclairant soit à la bougie, soit à la lampe à pétrole ou encore à la lampe à carbure. Ce n’est que dans les années 1920 que l’électricité arriva au village, les habitants ne se branchant que progressivement, car ils avaient peur de cette nouveauté. Petit à petit, ils y ont cru.
Vers 1930, les familles les plus aisées ont pu s’offrir la radio, pour remplacer le phonographe. La T.S.F., quel miracle au village ! Avant, les divertissements étaient de petits rassemblements sur les bancs de pierre devant les maisons pour se raconter les nouvelles du jour (le couarail), cela pendant la bonne saison. L’hiver, c’était les longues veillées, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre ; alors c’était les jeux de société, la belote, et le bla-bla-bla. C’était malgré tout le bon temps. Le village était une grande famille, malgré quelques petites anicroches.
Comment vivaient les villageois ?
Avant tout de leurs propres récoltes, tous les légumes. Chaque famille élevait des lapins, des poules, des oies et des canards et bien entendu des cochons, des vaches pour le lait, la crème et le beurre, sans oublier de nombreux chevaux de trait – les tracteurs n’existaient pas !
Parlons du cochon, ou plutôt de la tuerie du cochon. C’était la fête pendant la longue et froide saison hivernale. Presque tous les jours, il y avait un ou deux cochons qui étaient tués : c’était la joie des enfants rassemblés autour du cochon qui était brûlé, mais aussi celle des parents car il y avait de quoi faire : saucisses, pâtés, boudin, etc., etc… puis c’était la salaison des jambons, des bandes de lard et des petits salés qui reposaient dans le saloir. Il y avait aussi la solidarité : chacun à son tour distribuait un petit morceau de cochon frais.
Toutes ces conserves, ces salaisons se retrouvaient très souvent dans la préparation des repas de l’année.
Le blé qui était récolté servait en grande partie pour la fabrication du pain. Le blé était transformé en farine dans un moulin situé à Norroy au lieu-dit moulin au pré. La ferme existe toujours.
La farine recueillie servait à la fabrication du pain. La majorité des familles pétrissaient et cuisaient leur pain dans des fours à pain chauffés au bois ; c’était le bon pain de ménage, de grosses boules qui se conservaient une douzaine de jours.
Les cultures
Je vous disais que la vigne était la principale culture, malheureusement, au début des années 1900, elle disparut suite à une contamination provoquée par des insectes du groupe des hémiptères, le phylloxera.
Bien vite, fort heureusement, elle fut remplacée par la culture de la fraise, qui fut elle aussi d’un bon rapport. 60 tonnes étaient récoltées chaque année, une grande partie étant consommée en Allemagne. Une coopérative fruitière s’est créée en 1950. C’est elle qui s’occupait de la vente.
De nos jours, la destination des surfaces cultivées ayant radicalement changée, cette coopérative a dû fermer ses portes.
L’eau
Chacun était alimenté par un puits personnel ou des puits communaux. Ce n’est que vers 1910 qu’un réseau d’eau fut créé. C’était une belle chose d’avoir un robinet qui vous donnait l’eau à l’intérieur de la maison ! Au fil des années, le village s’agrandit et cela devint bien vite un problème.
Les bassins d’eau toujours existant ne suffisaient plus à satisfaire les besoins croissants de la population. C’est après de nombreuses tractations que les élus ont réussi en 1972 à raccorder la commune au syndicat des eaux d’Amanvillers (le SIEGVO). Quel soulagement pour les responsables et quel bienfait pour les habitants.
A partir de 1930
Dans les années 1930, Plesnois comptait 280 âmes. Les premières maisons commençaient à l’ancienne école-mairie. Il y avait trois rues : la basse-rue, l’ambirue et la haute rue.
Les annexes, St Joseph, Wasnangues, le hameau de Villiers, la Ferme de la Tuilerie, car dans le temps il existait une entreprise de fabrication de tuiles, le Point du Jour et le Tournebride, entouraient le village.
Jusque dans les années 1955, il y avait une épicerie, trois cafés, un forgeron maréchal-ferrant, dont la boutique existe toujours près du lavoir chez M. Zaccomer. L’école, une classe unique, un instituteur et une bonne quarantaine d’enfants, du C.P. au certificat d’étude.
La guerre, de 1939 à 1944, provoqua une grande dispersion des familles, une grande partie d’entre elles étant expulsée dans l’intérieur de la France, d’autres dans les camps en Allemagne. Les autres restèrent au village car les Allemands avaient besoin d’elles.
A la fin de la guerre, un tiers des maisons étaient détruites par les bombardements. Des baraquements furent construits pour remplacer les maisons détruites afin d’accueillir en premier lieu les familles qui avaient été expulsées.
Vers les années 1950, la reconstruction des maisons détruites commença et progressivement la vie au village reprit timidement. C’était toujours un petit village presque inconnu.
Ce n’est que dans les années 1965-1970 que des curieux découvrirent ce village et son site magnifique, et surtout tranquille. Bien vite des pavillons commencèrent à sortir de terre, les voiries furent élargies, la viabilité s’améliorait rapidement et de nouvelles constructions se développèrent, presque trop vite car les finances communales avaient quelques difficultés à suivre l’évolution. Des investissements furent nécessaires, construction de voiries, d’un groupe scolaire, d’une salle des fêtes, de terrains de sport, etc. Bien vite le village compta 420 habitants, puis 520, puis 630 au recensement de 1989, pour en compter 707 en 1999.